Nous portons des revendications pour la société et dans l'enseignement supérieur.
Ce plaidoyer est vivant et continuellement développé par les membres volontaires de Résilience, travaillant par groupes thématiques.
Nous présentons aujourd’hui nos premières revendications. L’objectif est d’arriver à terme à un véritable document détaillant les mesures jusque dans leur application concrète, afin de permettre l’émergence du modèle de société que nous défendons.
Certaines valeurs que nous portons comme l’égalité et inclusion ne font pas l’objet d’une partie ou d’un axe thématique à part, mais sont transversales à de ce cahier d’actions.
Il est indispensable de transformer notre façon de nous nourrir en vue de transformer plus largement notre système agricole. Notre assiette est responsable de 24% des émissions de gaz à effet de serre des ménages selon l’ADEME[1] ; c’est pourquoi il faut la changer.
– Nous demandons à ce que les restaurations collectives servent des repas qui tendent vers une alimentation 100% biologique et locale. Nous refusons que les circuits courts soient un but à atteindre, étant donné que cela ne prend en compte aucun critère géographique de la production. Les repas devront également voir la part de protéines carnées réduites rapidement. En effet, toujours selon l’ADEME, la viande et les produits laitiers sont responsables de 85% des émissions imputables à notre alimentation.
– La consommation de produits bio et locaux possède le l’avantage de préserver les sols des intrants de type pesticides qui sont un désastre pour la biodiversité et pour la santé des consommateurs. Les aides à l’installation des agriculteurs bio ainsi que les débouchés de leur production devront être favorisées par la puissance publique. Par conséquent, cela implique de freiner voire dissuader la production et la vente de production issue de l’agriculture dite « conventionnelle ». Nous voulons donc que les aides financières soient progressivement fléchées uniquement vers de l’alimentation biologique et extensive, favorisant également l’agriculture de conservation des sols (ACS) et dans la mesure du possible, la pratique du semis direct ainsi que de l’agroforesterie.
Réserver des terres pour les cultures maraîchères en identifiant notamment sur le PLUi des zones de sauvegardes agricoles. Acheter du foncier et développer des zones agricoles protégées.
[1] BARBIER C., COUTURIER C., POUROUCHOTTAMIN P., CAYLA J-M, SYLVESTRE M., PHARABOD I., 2019, « L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France », Club Ingénierie Prospective Energie et Environnement, Paris, IDDRI, 24p. Janvier 2019.
[2] Obligation d’avoir au moins 4 repas avec, en plat protidique, des viandes non hachées de bœuf, veau, agneau ou des abats de boucherie ; au moins 4 repas avec, en plat protidique, du poisson ou une préparation d’au moins 70 % de poisson et contenant au moins deux fois plus de protéines que de matières grasses ; moins de 4 repas avec, en plat protidique, une préparation à base de viande, de poisson ou d’œuf contenant moins de 70 % de ces produits.
La France doit poursuivre un objectif de sobriété énergétique. Il est impératif de réduire la consommation globale d’énergie sur le territoire et pour le territoire.
La France doit poursuivre un objectif de sobriété énergétique. Il est impératif de réduire la consommation globale d’énergie sur le territoire et pour le territoire.
– Le coût de production des énergies renouvelables a largement baissé depuis 2010 puisque le coût du Photovoltaïque, de l’éolien terrestre et du stockage d’électricité par batterie ont baissé respectivement de 75% ; 20% et 50%) selon le cahier sectoriel de l’Observatoire Climate Chance [1]. Il est donc nécessaire d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. La production de ces énergies revêt un important potentiel de création d’emplois en France.
– En augmentant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français et en diminuant la consommation globale d’énergie sur le territoire, il est évident que nous nous dirigeons à terme, vers une sortie de l’énergie nucléaire.
– Nous pensons qu’il est important de diminuer la consommation d’énergie du territoire en jouant en priorité sur la sobriété énergétique, et non l’efficacité de nos installations. L’histoire nous a montré que l’amélioration des performances, qu’il s’agisse de véhicules, de batteries de téléphones ou d’ordinateurs, le progrès technologique ne peut rien face à l’essor des consommations. L’effet rebond annihile tout progrès en matière d’efficacité énergétique et mise sur le progrès technologique relève d’une croyance que nous ne pouvons plus nous permettre en matière d’écologie. C’est pourquoi il s’agira de limiter la consommation des bâtiments publics et privés avec une intolérance particulière envers les structures dot la consommation serait jugée abusive.
– Le solaire thermique et photovoltaïque doit être systématique sur les grandes toitures des bâtiments publics et privés. Les installations de ce type peuvent également servir d’ombrières. Le potentiel géothermique des territoires doit également être utilisé pour les bâtiments publics mais également les logements disposant d’un potentiel géothermique.
– Les réseaux de chaleur doivent être étendus et il est important de favoriser la création de micro réseaux de chaleur plus adaptés aux communes rurales. La méthanisation des déchets fermentescibles ainsi que des déchets verts doit permettre un apport énergétique supplémentaire pour la collectivité.
La France possède le deuxième territoire maritime mondial. Ces espaces encore pour la plupart inexploités doivent être valorisés de façon soutenable et protégés contre les entreprises exploitant leurs ressources sans se soucier de l’impact environnemental. En outre c’est territoires sont un atout permettant le développement des hydroliennes dans la mesure où la biodiversité ne soit pas impactée.
Les transports représentent environ 25% des émissions de GES et ont connu des transformations marquantes ces dernières années. A noter par exemple l’explosion du trafic aérien dont on estime la multiplication par deux à l’horizon 2037, ou encore la vague de popularité des SUV.
Il est impossible d’opérer une véritable transition écologique et sociale sans changer les paradigmes dans lesquels nous évoluons. Nous devons changer culturellement, changer d’imaginaires pour changer de société.
Les spectacles avec animaux (cirques, tauromachie, etc…) seront interdits car au XXIème siècle, nous ne pouvons continuer à considérer l’exploitation, voire la mise à mort d’animaux, comme des loisirs. A terme, nous souhaitons une société anti-spéciste dans le sens où chaque être vivant serait reconnu en tant que tel. Nous ne postulons pas une égalité parfaite entre tous les êtres vivants, mais chaque fois qu’il y a la vie, il doit y avoir une prise en compte de celle-ci à sa juste valeur.
– Le réemploi doit être encouragé par les pouvoirs publics. Les recycleries ainsi que les points de récupération / réparation doivent être mis en place à proximité des déchetteries et des pôles de vie.
– Le plastique à usage unique devra être totalement interdit d’ici 2025. Un système de consignes sera développé en parallèle.
Les déchets fermentescibles seront acheminés vers des unités de méthanisation dès que cela est possible. Multiplier les compostes partagés et assurer un système de collecte de déchets fermentescibles dans les villes de plus de 40 000 habitant·e·s.
Nous rejetons un modèle économique basé sur l’accumulation et le productivisme. De manière générale, nous refusons de nous prononcer sur la question de la décroissance car nous refusons l’utilisation des indicateurs classiques (PIB) visant à la mesurer. Certaines branches doivent croître et d’autre doivent impérativement décroître. De manière générale, une taxe des produits de consommation n’est pas un dispositif que nous privilégions malgré les bénéfices possibles pour l’environnement. En effet, les taxes pèsent un poids différent en fonction du niveau de vie de chacun et les retombées économiques sont difficilement prévisibles. Nous préférons donc la régulation qui a un effet direct et permet de viser plus juste.
Les structures de l’Économie Sociale et Solidaire doivent être développées à l’instar des SCOP / SCIC permettant une gestion démocratique de la structure. La nationalisation ainsi que la municipalisation de certaines structures s’impose. Aux biens communs, nous voulons une gestion collective (eau, électricité, etc).
Les collations et autres buffets devront respecter un cahier des charges précis visant notamment le 100% végétal, ainsi que des clauses relatives à la saisonnalité des aliments.
La question du logement revêt à la fois un enjeu environnemental et social. La précarité énergétique entraînant à la fois des dépenses énergétiques importantes et un confort de vie inacceptable vecteur de maladie et de mal-être. Une refonte de l’urbanisme est également nécessaire pour respecter des objectifs ambitieux mais nécessaires.
La construction de nouveaux logements devra être strictement encadrée avec un impératif de zéro artificialisation nette.
Tout système éducatif est le reflet de la société dont il est issu. Toute bifurcation du modèle sociétal doit être pensée et accompagnée par une refonte du système éducatif. Pour que ce système éducatif permette l’émancipation des individus dans un monde qui bouge nous devons :
RESILIENCE